
Avez-vous déjà vu un orchestre siffler son chef ou les artistes à la fin d’un Opéra? Certainement pas, tout le monde se congratule, se serre la main, s’embrasse, tape avec son archet sur les pupitres au rythme des viva du public qui applaudit à tout rompre pour montrer qu’il a compris et qu’il fait partie des happy fer qui sont initiés aux arcanes de l’Art. Le public applaudit les chanteurs qui applaudissent l’orchestre qui applaudit le chef et tous tendent la main vers les éclairagistes dans une loge derrière leurs ordinateurs et écrans dans une loge au fond du troisième balcon.
Il n’ y a pas en France 100 personnes compétentes pour argumenter un avis autorisé sur un spectacle d’Opéra qui demande de maîtriser tant de disciplines lyriques, chorégraphiques, dramatiques, musicales, scénographiques et beaucoup d’autres encore.


Alors que dire de la représentation?
J’ai aimé, j’ai suivi et je pense avoir compris à moins que j’ai aimé parce que je crois avoir compris. Je peux siffloter les airs dans la rue en me promenant et le décor, un immeuble pivotant et visible à l’intérieur sur trois de ses quatre faces, me permet de suivre l’intrigue comme dans un film. Trois heures de couleurs, de sons, de mouvements, de parfums sans un moment ’ennui. Trois heures de magie dans un rêve enchanté, hors du temps, pensé il y a plus de deux siècles et encore actuel car l’Amour reste toujours le seul survivant de toutes les batailles. Mieux vaut le croire.